Catalan assoiffÈ d¥or et de gloire, DalÌ a beaucoup peint et beaucoup parlÈ. Son sujet favori: comment on devient un gÈnie. Mal aimÈ des surrÈalistes qui lui reprochaient ses outrances et son amour de l¥argent (c¥est AndrÈ Breton qui a crÈÈ l¥anagramme d¥Avida Dollars), DalÌ leur a pourtant apportÈ, avec sa mÈthode paranoÔaque critique, un instrument de tout premier ordre: ý partir d¥un souvenir ou d¥un rÍve, dÈchaÓner son intelligence et ses fantasmes.
Serait-il nÈ au temps de la Renaissanceque son gÈnie aurait ÈtÈ plus admissible. Mais ý notre Èpoque, qu¥il qualifiait de crÈtinisante, il Ètait une provocation permanente. Il l¥a dit: "L¥unique diffÈrrence entre un fou et moi, c¥est que moi je ne suis pas fou". Il a dit aussi, ce qui est tout aussi vrai: "La diffÈrence entre les surrÈalistes et moi, c¥est que moi je suis surrÈaliste". DalÌ dÈcrypte, en effet, les fantasmes et les symboles de ses visions surÈelles. Il plonge dans les profondueres de l¥irrationnel et du subconscient, o˜ le mou et le dur sont ÈrigÈs en principes esthÈtiques.
Il forme avec Gala, son Èpouse et son ÈgÈrie, un couple mythique. Elle est son double essentiel, sa persistance de l¥immortalitÈ de la mÈmorie.
Atrois ans, DalÌ voulait Ítre cuisiniËre. A cinq ans, NapolÈon.
Depuis, son ambition n¥a cessÈ de grandir: Ítre pour toujours le divin
DalÌ...